Login

Déserts médicaux : se soigner en milieu rural

Alors que les déserts médicaux sont au cœur des débats, des initiatives voient le jour pour garantir un meilleur accès aux soins pour tous.

De nombreux habitants des zones rurales peinent à trouver un médecin près de chez eux. Alors que les déserts médicaux sont au cœur des débats en France, des initiatives voient le jour pour garantir un meilleur accès aux soins pour tous.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Y a-t-il un espoir de voir enfin les déserts médicaux reculer en France ? Malgré de nombreuses mesures, les territoires en déficit médical s’étendent et les inégalités d’accès aux soins ne cessent de se creuser depuis quinze ans entre Français. Cela ne fait de doute pour personne. Pour nos élus, quelle que soit leur couleur politique. Pour les médecins. Pour la Cour des comptes qui pointe entre autres l’inefficacité des politiques publiques des dernières années à orienter les mesures vers les territoires qui en ont le plus besoin. Et surtout pour les Français.

Huit millions de personnes habitent dans un désert médical, six millions sont sans médecin traitant. Derrière ces chiffres, il y a des femmes et des hommes en plein désarroi pour décrocher un rendez-vous chez un médecin, attendant des mois pour consulter un spécialiste, et parfois contraints de parcourir plusieurs dizaines de kilomètres pour accéder à un cabinet médical. Alors certains renoncent à se faire soigner. Jean-Paul Verdaine, agriculteur dans la Loire, en a fait les frais : faute de médecin disponible près de chez lui, il a frôlé la mort.

Les agricultrices et agriculteurs sont particulièrement confrontés à la désertification médicale. En cause, les journées à rallonge et un lieu de vie souvent éloigné des centres de soin. Le Centre hospitalier de Laval en a pris la mesure en ouvrant un dispositif de prévention réservé aux agriculteurs de la Mayenne. Plus largement en France, 2 700 maisons de santé pluriprofessionnelles ont vu le jour dans des communes rurales. Appréciées des patients autant que des soignants, elles peinent cependant à atteindre leur objectif. Une problématique que rencontrent également d’autres dispositifs émergents.

Des propositions de loi

Le gouvernement vient de définir 151 intercommunalités en France où l’offre de soins est très déficitaire, où la faible densité médicale se cumule à un nombre important de patients atteints d’affection de longue durée. Ces zones, qui représentent 2,5 millions de Français, seront prioritaires pour accueillir une mission territoriale de solidarité.

Des médecins libéraux, exerçant dans les zones mieux pourvues en soignants, y assureront des consultations dès septembre, chacun à raison de deux jours par mois. La mission fondée dans un premier temps sur le volontariat, sera généralisée courant de l’année 2026. Cette mesure, qui conditionne l’exercice des médecins, a par ailleurs été intégrée à une proposition de loi votée par les sénateurs en première lecture le 13 mai 2025.

Une autre proposition de loi pour lutter contre les déserts médicaux, cosignée par 256 députés issus de neuf groupes politiques, a été votée le 7 mai 2025 en première lecture à l’Assemblée nationale. L’article phare de ce texte de loi remet en question la liberté totale d’installation des médecins, en proposant de la réguler sur les 13 % du territoire les mieux dotés. Son rapporteur, le député Guillaume Garot, nous en explique ci-après les enjeux. Les suites de ces propositions de loi ne sont à ce jour pas encore à l’agenda ni de l’Assemblée nationale ni du Sénat.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement